Décès de Maurice LALLEMENT

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La gendarmerie de nouveau en deuil : nous venons d’apprendre le décès Maurice LALLEMENT ce samedi 9 juillet matin à Marseille.

Nous le savions atteint d’un cancer grave. Son épouse, Marianne, nous a prévenu. La promo lui présente ses sincères condoléances.

Obsèques

Elles ont eu lieu le mercredi 13 juillet à 15 h00 dans l’église Saint Blaise de Valensole – Alpes de Haute Provence

L’inhumation a eu lieu au cimetière de San Morenzo (Haute Corse) le samedi 16 juillet, notre petit-co, André S9UBIROU lui a rendu un dernier hommage

Monsieur le diacre Pierre-Jean FRANCESCHI,

Monsieur le Maire, Jérôme NEGRONI,

Mesdames et Messieurs les officiers et sous-officiers de la gendarmerie nationale,

Mesdames, Messieurs,

Chère Marianne

Il est de tradition à l’École spéciale militaire de Saint Cyr, qu’un camarade de promotion rende hommage au partant pour rappeler la trace laissée parmi les siens. C’est à ce rite que je vous invite pendant quelques minutes.

Je remercie Monsieur le diacre Pierre-Jean FRANCESCHI et la famille de l’avoir autorisé.

Cher Maurice, c’est à toi que je veux m’adresser maintenant,

Nous nous sommes rencontrés le 16 septembre 1963, dans ma même chambrée de la Spéciale, nous n’avions pas encore 19 ans.

Pendant deux ans, nous avons tout partagé, les jours heureux et exaltants, les nuits sans sommeil, qui ponctuent l’apprentissage de la vie de soldat, puis la formation au commandement des élèves officiers. Car avant d’avoir l’honneur de commander, il faut apprendre à obéir, en discernant toujours la lettre et l’esprit.

Au sein de la vingtaine de « petits-cos » de la section, c’est ainsi que l’on appelle les camarades de promotion, tu étais le boute-en train, rayonnant de la joie de vivre en toutes circonstances.

Ton goût pour l’effort et le sport, ta condition physique impeccable te permettaient de supporter, sans altérer ni ta bonne humeur, ni tes capacités intellectuelles, les exercices d’aguerrissement les plus exigeants.

Natif de la plaine de Lorraine, tu rêvais pourtant de la montagne, car c’est une école de l’excellence. C’est ainsi qu’après avoir choisi l’infanterie, tu es parti « tout schuss » chez les chasseurs alpins du 7e bataillon, alors « fer de lance » de cette subdivision d’élite. Tu y obtiendras les qualifications montagne les plus élevées, ce qui te vaudra de servir ensuite à l’École Militaire de Haute Montagne à CHAMONIX, pour y former les meilleurs cadres des troupes de montagne.

Sportif de haut niveau, doté d’un sens élevé de l’intérêt général tu choisis de continuer ta carrière dans la Gendarmerie nationale ta deuxième passion. Dans cette nouvelle arme d’élite tu laisses une trace profonde, celle de père de la spécialité « montagne » en Gendarmerie nationale, avec la création des pelotons de gendarmerie de haute montagne (PGHM).

Ta longue carrière en gendarmerie se déroule principalement en Savoie, où tu seras commandant de groupement, puis chargé de la sécurité des jeux olympiques d’hiver d’ALBERTVILLE en 1992.

La Corse, « cette montagne au milieu de la mer », comme tu l’appelais, sera ta troisième passion, nous la partagions. Lorsque tu commandais la gendarmerie en Corse, nous avons, quand nos agendas le permettaient, randonné ensemble sur le GR 20 et dans les canyons de l’île.

Plus tard, cet intérêt pour la Corse s’est transformé en passion pour son histoire que tu as contribué à enrichir avec ton livre « Maréchaussée et gendarmerie de Corse 1769 à 2002.

Au-delà de la beauté des sites de l’île et de la richesse de son histoire, l’amour de ta chère Marianne, rencontrée sur le continent, t’as fait découvrir l’âme et l’identité profonde des Corses. C’est pourquoi nous sommes ici aujourd’hui au cœur de la piève du VALLERUSTIE, dans la haute vallée de la CASALUNA, à SAN LORENZO votre village de Corse.

Il y a quelques jours, notre camarade Bernard PREVOST, ancien officier du 2e Régiment étranger de parachutistes à CALVI, préfet, directeur de la gendarmerie nationale, dont tu avais été, alors général, chef de la division des opérations, m’a fait part de ta détermination pour lutter contre la maladie, loin de songer à une issue imminente. Jusqu’au bout tu as gardé l’enthousiasme et l’optimisme du jeune élève officier à la Spéciale.

Maurice, mon « petit-co » de Saint Cyr, mon frère d’armes fantassin, figure de la Gendarmerie nationale, je te salue au nom de la promotion du Cinquantenaire du serment de 1914, nom choisi en 1964 pour honorer la mémoire de nos anciens qui, en juillet 1914, avaient fait le serment d’entraîner leurs hommes au feu en casoar et gants blancs. A défaut d’expérience, ils pressentaient qu’il fallait une pointe de panache pour galvaniser les jeunes soldats de leur âge et donner confiance au plus âgés d’entre eux qui auraient pu être leur père.

Maurice, tu laisses dans le souvenir de chacun d’entre nous, une trace impeccable comme celle que tu dessinais à skis sur les pentes de neige vierge.

Marianne merci de lui avoir permis de vivre jusqu’au bout ses passions et de lui offrir la terre de Corse, qu’il a tant chérie, pour son repos éternel.

Repose en paix sous la croix du SAN PEDRONE, plus haut sommet de la CASTAGNICCIA.

A Dieu cher Maurice.

 

Rappel de la carrière  de Maurice LALLEMENT

né le 28 octobre 1944

Préparation Cyr : Corniche Drouot Nancy

Arme en 1965 : INF changement : 1972 gendarmerie

Fin du service militaire actif : 1 janvier 2003 – GD

Décorations : off LH (14.07.1998)

Carrière :

1966 7° BCA Bourg Saint Maurice

1969 EMHM Chamonix (chef de sections ESOA, équipe de France militaire de ski)

1972 Gendarmerie Melun

1973 Escadron 5/15 Chambéry (cdt)

1977-82 Compagnie Alberville (cdt)

1982 BEMSG puis DGGN

1987 Groupement de Haute-Savoie (cdt)

1989 Délégation ministérielle à la sécurité JO d’Alberville

CHEM

1993-94 DGGN

1994-95 Inspection de la DOT (adjoint)

1995-96 Légion de Corse (cdt)

1996 Général de Brigade

1996 Circonscription d’ Orléans (cdt)

1998 DGGN

Région Aquitaine (cdt)

1.1.2000 Général de division

1.1.2003 2° section

Cour d’appel d’Aix en Provence (juge de proximité)

Responsable club cycliste gendarmerie

Notes St Cyrienne

Maurice Lallement choisit l’infanterie et, à l’issue de son application, les troupes alpines. Très sportif, il devient champion de France militaire de cross par équipe, et rejoint en 1969 l’E.M.H.M. en qualité de membre de l’équipe de France militaire de ski, mais également comme chef de section d’ESOA.
Il opte en 1972 pour la gendarmerie et, en sortant de Melun, il choisit l’escadron 5/15 de Chambéry dont il prend le commandement à l’été 1973. Puis il commande la compagnie d’Albertville (1977-1982). A l’issue, il suit la scolarité de la 1° promotion du BEMSG qui le conduira à une affectation à la D.G.G.N. avant de prendre en 1987 le commandement du groupement de la Savoie. Deux ans plus tard, il rejoint la délégation interministérielle à la sécurité des J.O. d’Albertville. Puis vient le CHEM.
Il retourne à la DGGN en 1993 et prend un an plus tard les fonctions d’adjoint à l’inspecteur de la D.O.T. Il prend ensuite le commandement de la Légion de Corse où il ne reste qu’un an, étant appelé à commander la circonscription d’Orléans (1996) alors qu’il vient d’être nommé général de brigade. Il effectue à partir du 1° mai 1998 un ultime passage à la D.G.G.N. comme chef du « service des opérations et de l’emploi » de la direction générale de la gendarmerie nationale, avant d’achever sa carrière à la tête de la région Aquitaine. Il rejoint la 2° section le 1° janvier 2003.
Il sera ultérieurement juge de proximité dans le ressort de la cour d’appel d’Aix-en-Provence.

 

One thought on “Décès de Maurice LALLEMENT

  • 11 juillet 2022 at 22 h 07 min
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    Maurice, c’était un caractère, un sportif, un montagnard. Il est grimpé assez haut vers le sommet de la Gendarmerie.
    Comme Tintin avait les Dupond avec un d et un t, nous avons les Lallemant avec un a et un e, tous deux de la corniche de Nancy.
    Je suis en relation avec Daniel Lallemant pour une émission sur la Bretagne sur Radio Courtoisie le 1 août.
    Finalement nous serons quatre Michel Derlot, Jacques Delaigue, Jacques Dermoncourt avec moi le 20 juillet au musée de la Résistance bretonne
    Fichu cancer qui nous enlève trop des nôtres.
    Raison de plus pour se retrouver à la réunion promo à Orléans.

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